Abbaye
de Clairvaux

C’est le 25 juin 1115 que celui qui deviendra Bernard de Clairvaux puis saint Bernard après sa canonisation en 1174, fonde, dans le lieu-dit du Val d’Absinthe, à une quinzaine de km de Bar-sur-Aube, la 3ème fille de Cîteaux. Il est accompagné d’une douzaine de moines et s’exclame en arrivant sur les terres offertes par un parent afin qu’y soit installé un monastère : « Ô, la claire vallée », Claravallis, Clairvaux est né !
Ce brillant jeune homme, il n’a alors que 25 ans, va devenir le personnage le plus important de la chrétienté de cette 1ère moitié du XIIème siècle. À sa mort en 1153, l’ordre cistercien est devenu grâce à lui la plus grande famille monastique de l’Occident chrétien et l’abbaye claravalienne compte déjà 169 établissements dans sa filiation répartis sur d’immenses territoires allant des Iles britanniques au Portugal, de l’Europe du Nord jusqu’en Italie.

Les paysages des environs de Clairvaux sont façonnés, au cours des siècles qui suivent, par le travail des moines et de ces autres religieux encore plus impliqués dans le travail de la terre que sont les convers. C’est ainsi que sont construites de spectaculaires granges dont certaines sont arrivées jusqu’à nous.
À partir de la 2e moitié du 13e siècle, le nombre de moines qui avait culminé à 300, sans compter les 500 convers, diminue, mais la richesse de l’abbaye, elle, augmente. Au début du 18e siècle, son patrimoine foncier atteint 20.000 ha ! En en vendant une petite partie, les quelques moines construisent un ensemble gigantesque après s’être séparés de la quasi-totalité des bâtiments du Moyen Âge. La Révolution transforme cet ensemble en un bien national et après quelques années pendant lesquelles des entrepreneurs y exercent leurs activités, on arrive en 1808 au temps du Clairvaux-prison. On passe alors de l’enfermement volontaire des moines à celui subi des détenus. On en compte jusqu’à 3.000 dans une abbaye remaniée qui a, hélas, au passage perdu sa magnifique église abbatiale. Aujourd’hui, et jusqu’en 2023, Clairvaux reste une Maison centrale avec quelques dizaines de détenus condamnés à de longues peines.

Une grande partie du site se visite grâce à l’association Renaissance de l’abbaye de Clairvaux, neuf siècles d’une histoire passionnante !